Publié le 12/06/2016

Technicien de maintenance des parcs éoliens. Une formation spécialisée au WindLab.

Technicien de maintenance des parcs éoliens. Une formation spécialisée au WindLab.

Propos recueillis par Rémy Dreano.

 

La Somme (Dpt 80) est le premier bassin de l’éolien terrestre de France. 

Ce département de la nouvelle région Hauts-de-France (Nord-Pas-de-Calais-Picardie) se signale d’ailleurs par un important effort de formation. Le volontarisme des pouvoirs publics de pousser au développement de la filière éolienne dans cette région n’est pas sans incidence sur le développement de l’offre de formation sur le local.

En effet, pour répondre aux besoins exprimés par les professionnels de l’éolien, l’ex-région Picardie n’a pas hésité à investir 1,8 millions d’euros en 2013 dans la construction et l’équipement d’une plateforme dédiée à la filière éolienne.

Le WindLab d’Amiens en est vite devenu la vitrine.

Son plateau ultra-moderne accueille aujourd’hui des stagiaires venus du grand-nord de la France, mais pas seulement… Depuis 2014, une trentaine de jeunes et adultes demandeurs d’emploi rejoignent chaque année Amiens pour se former au métier de Technicien de maintenance des parcs éoliens.

Le GRETA du Grand Amienois et PROMEO* sont les principaux artisans de cette formation.

 

Pour Laurent Ignace, responsable de la formation de Technicien de maintenance des parcs éoliens chez PROMEO, le challenge est permanent mais enthousiasmant...

« Le WindLab est un laboratoire vivant. Nous adaptons nos parcours de formation et nos effectifs pour coller au plus près des besoins des entreprises de l’éolien comme Enercon, Vestas, Senvion, Nordex, Héliopales, Netwind, avec lesquelles le WindLab a noué des partenariats étroits » explique-t-il.

Des entreprises qui participent aussi aux pré-sélections, accueillent les stagiaires pour la période de stage en entreprise et qui surtout embauchent en sortie de formation….

« PROMEO est membre du réseau de formation de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM), ce qui explique notre positionnement sur le secteur de l’éolien. Les métiers de l’éolien associent des savoirs et des savoir-faire en grosse mécanique, hydraulique, électrotechnique et maintenance ».

 

Si les pré-requis sont assez précis, le Centre recrute en s’attachant aux parcours antérieurs et à la motivation des candidats, d’où l’importance de la participation des entreprises aux journées de sélection.

« Il s’agit en fait d’une formation post BTS de type maintenance électrotechnique, mais nous acceptons tout de même les profils atypiques, sous réserve d’une motivation affirmée. Il nous arrive de recruter à un niveau inférieur au Bac électrotechnique. Des candidats qui ont généralement un savoir-faire dans la métallurgie ou les composites » confie Laurent.

La sélection implique par exemple d’être soumis à un test de vertige. Le candidat, tenu par un harnais, étant alors suspendu dans le vide. Mais d’autres considérations entrent aussi en jeu...

« Les plus grosses éoliennes ont des mâts qui peuvent culminer à plus de cent mètres de hauteur. Les contre-indications sont le vertige et la claustrophobie. Il faut aussi une bonne condition physique pour grimper jusqu’à 120 mètres dans un boyau étroit. Si la sélection comprend bien sûr des tests physiques, nous recherchons avant tout des profils techniques capables d'une certaine discipline… Dans les métiers de l’éolien, tout est procédure. Lorsqu’une pièce doit être remplacée, on arrête la machine. Au besoin, on revient le lendemain avec la bonne pièce, on ne fait donc pas dans le bricolage d'urgence… » précise Laurent.

 

D’autres critères ont aussi leur importance…

« Si la formation comprend des modules à dominante technique (mécanique, électricité, électronique, hydraulique, matériaux composites, sécurité et prévention des risques), nous recherchons des candidats disponibles et mobiles, avec aussi un certain bagage linguistique. L’anglais est nécessaire car beaucoup d’entreprises de l’éolien sont allemandes, danoises ou espagnoles. Et si vous ne parlez pas anglais, ils ne vous embauchent pas… » prévient-il.

 

Et comme c’est souvent le cas dans les métiers de la maintenance, les déplacements sont le lot quotidien du professionnel. Des interventions sur un parc éolien qui peuvent nécessiter de longs déplacements, voire des astreintes. Mais pour les stagiaires, ce qui prime, c’est la perspective de décrocher un emploi au sortir de la formation.

« La formation dure de 7 à 9 mois et débouche sur une certification internationale BZEE (une norme allemande) qui est un véritable laissez-passer pour accéder à la maintenance des éoliennes en France, mais aussi à l’international. Depuis 2015, nous intégrons les spécificités de la norme Global Wind Organization (GWO) » explique notre responsable de formation.

Pour Laurent Ignace, le fait de recruter à parité entre jeunes et adultes contribue grandement à la réussite de la formation et à ses bons résultats de placement.

 

« Les jeunes apportent leur énergie et les adultes, leur maturité et cela marche très bien ainsi, chacun étant assuré ou presque de décrocher un emploi à la sortie. D’après nos statistiques, 85% de nos stagiaires restent dans l’éolien. Le secteur va encore embaucher, c’est une certitude. On parle de l’éolien terrestre, mais il faut aussi compter sur l’éolien offshore en mer du Nord. Et il y a un énorme projet en cours du côté du Tréport… » conclut-il.

Et pour les demandeurs d'emploi qui ne résident pas dans la région, PROMEO réserve quelques places à celles et ceux qui obtiennent un financement de leur Région ou de Pôle emploi.

 

 : http://windlab.picardie.fr

 

 : http://www.promeo-formation.fr

 

 

* PROMEO est présent sur huit sites dans l’Aisne, l’Oise et la Somme. Le Centre propose une cinquantaine de formations en alternance, parcours qualifiants dans les métiers de l’industrie (usinage, chaudronnerie, soudure, électricité, conduite de lignes automatisées…) ainsi qu’en logistique (Caces etc…)