Publié le 02/06/2017

Mécanique de précision : Des places à prendre dans l’aéronautique

Mécanique de précision : Des places à prendre dans l’aéronautique

Par Rémy Dreano. Propos reccueillis lors du Job Dating Figeac Aéro Auxerre.

 

No usinage, no win  !

C’est en effet le bon moment, si l'on veut décrocher un emploi chez les partenaires industriels de l’aéronautique, un domaine où les besoins sont forts et où, près de 10.000 postes sont à pourvoir chaque année.

Une opportunité que Muriel, 48 ans, fraiseuse à l’usine de Figeac Aero d’Auxerre, n'a pas laissé passer l'année dernière.

« Je venais d’être licenciée de mon ancien métier d’électromécanicienne et j’avais du mal à trouver un emploi stable sur le local. Avec mon bac pro maintenance, je sais au moins lire un plan...» 

Après une formation de six mois au Pôle Formation d’Auxerre, Muriel a été embauchée comme fraiseuse en équipe 2/8. Aujourd'hui, elle est fière d'être le maillon d'une grande chaîne ouvrière qui produit des éléments de mécanisme entrant dans la composition de gros avions comme l'A380. 

« Je travaille de 13 heures à 21 heures. Nous ne sommes que deux femmes à travailler à l’atelier fraisage. J’espère que d’autres ne vont pas tarder à nous rejoindre. En tout cas, je ne regrette pas mon choix et je suis très contente d’être ici » confie-t-elle.

En cette chaude après-midi de fin mai, les candidats affluent en nombre sur le parvis de l’usine Figeac Aero, située dans la Z.A de la Plaine-des-Iles d’Auxerre. Un Job dating est organisé conjointement par l'entreprise et le Pôle Formation 58-89.

Figeac Aero affiche en effet de nouvelles ambitions suite au rachat, il y a six mois, de l’usine auxerroise d’Auvergne Aero, spécialisée dans l’usinage de pièces aéronautiques de petite et moyenne dimension. L'entreprise veut se développer et elle a un besoin urgent de tourneurs et de fraiseurs. 

Parmi les candidats qui se pressent au guichet d’accueil, il y a Alexandre, 19 ans, venu de Château-Chinon, accompagné de sa maman. Tous deux n’ont pas hésité à faire deux heures de route pour forcer la chance.

Contrairement à beaucoup de candidats présents ici, Alexandre a su très tôt ce qu’il voulait faire...

 « Déjà, à l’âge de 12 ans, mon garçon rêvait de travailler dans l’armement. Son conseiller d’orientation a bien essayé de l’orienter sur un bac pro hôtellerie-restauration, mais il n'a pas cédé, et moi non plus... Il était très étonné qu'il veuille faire de l’usinage. Il passe son Bac pro T.U (technicien usinage) dans un mois et il espère pouvoir enchaîner sur un BTS CPRP (Conception des processus de réalisation de produit) en alternance. Il aime le fraisage conventionnel, mais c’est le tournage qu'il préfère » raconte sa maman, qui se dit prête à faire les sacrifices nécessaires pour lui permettre de suivre sa formation à Auxerre, s'il est pris.

Pour Véronique Riguet, directrice déléguée au Pôle Formation Bourgogne, la journée se présente plutôt bien.

« Nous n’attendions pas autant de monde. Le forum emploi-formation qui s’est tenu hier à Auxerre y est sûrement pour quelque chose… »

Le Pôle Bourgogne 58-89, intégré à l'UIMM, est d'ailleurs un partenaire de longue date d'Auvergne Aéro. L’organisme est très connu sur la Nièvre et l'Yonne. Il forme chaque année 800 jeunes en alternance et près de 3.500 salariés d’entreprise et demandeurs d’emploi sur quatre sites (Sens, Joigny, Auxerre, Nevers).

« Nous recrutons à différents niveaux, à partir de la classe de 3ème. Nous recherchons avant tout des candidats sérieux et motivés qui maîtrisent le français et les quatre opérations. Ces formations sont financées par le conseil régional et elles sont rémunérées » précise Véronique.

Pour l’heure, comme l’explique Patrice Parisot, directeur de filiale chez Figeac Aero, il s’agit de recruter une quinzaine de personnes pour commencer, en vue de leur faire passer en six mois le CQPM d’opérateur d’usinage. Pour marquer les esprits, il ajoute que 51% des pièces usinées et assemblées par Figeac Aero Auxerre partent à l’export, dont 30% vers la Chine, la Russie et l'Inde.

«Nous espérons trouver aussi quelques candidats immédiatement opérationnels ou, au moins, susceptibles d’intégrer une formation en alternance préparant à des postes d’encadrement» ajoute-t-il.

Dans la petite salle de réunion, une quinzaine de personnes suivent sagement la présentation de l’entreprise et de ses métiers. Les premiers arrivés sur place sont déjà en train d'arpenter les couloirs de l’usine.

Julien, 34 ans, technicien méthodes, leur explique le fonctionnement d’une imposante machine à commande numérique. C’est sur des machines comme celle-ci que sont usinées certaines des pièces en titane entrant dans la composition du réacteur de moteur Leap qui équipe les avions monocouloirs de nouvelle génération. Les candidats paraissent impressionnés.

 

Des jobs dating comme celui-là, Figeac Aero en organise tout au long de l’année, plus souvent du côté de Rodez, Figeac ou Cahors et, comme l’explique Patrice Parisot, il s’agit là de préparer l’avenir du site auxerrois.

"Nous envisageons une extension du site et sommes en attente de nouvelles machines. Certaines coûtent près 1,5 millions d’euros. Nous allons recruter près de 120 personnes d’ici à 2020". L’idée de ce Job dating étant de recruter rapidement 17 tourneurs et fraiseurs et au moins cinq tourneurs pour permettre de tourner très prochainement en équipe de nuit.

D'autres Jobs dating seront sans nul doute organisés prochainement, ici comme ailleurs. A suivre donc pour tous celles et ceux qui sont intéressés par la métallurgie et plus particulièrement par l'aéronautique.

Candidats, à vos marques ! 

P.S : Un nouveau Job Dating est organisé le mercredi 5 juillet de 10H à 16H qui concerne différents métiers de l'industrie
information : http://www.pole-formation.net/job-dating-lalternance-lindustrie-formations-gratuites-remunerees