Publié le 17/07/2017

Bonnes résolutions pour se former dès la rentrée : Quatre secteurs qui manquent de bras

Bonnes résolutions pour se former dès la rentrée : Quatre secteurs qui manquent de bras

Rémy Dreano.

 

En terme d'emploi, les dernières projections sont plutôt de bonne augure.

Fait notable, on commence à observer des situations pénuriques dans des secteurs qui pourtant ont été fortement impactés par la crise.

C'est le cas dans le bâtiment, l'automobile et les transports.

Depuis quelques mois, on recrute à nouveau des carrossiers, des mécaniciens, des maçons, des couvreurs, des chauffeurs poids lourds. Certaines filières sont en plein boom, comme le cycle. L'engouement pour le vélo crée de l'emploi, aussi bien en vente, qu'en fabrication, assemblage et maintenance. Il suffit pour s'en convaincre de consulter des sites comme Job2.roues.fr ou celui de l'enseigne Culture Vélo.

Choisir un métier, c'est aussi et parfois une question d'opportunité. Vivre et travailler dans sa région suppose aussi de faire quelques concessions et de s'adapter aux réalités économiques du bassin d'emploi. Certains métiers sont fort heureusement territorialisés et non délocalisables. La formation est plus souvent à portée de main qu'on ne le croit. Les entreprises, les Groupements d'employeurs pour l'Insertion et la Qualification (GEIQ) travaillent aussi main dans la main avec les organismes de formation, pour permettre d'ajuster à leurs besoins du moment. 

Voici quatre secteurs qui méritent votre attention.

Agroalimentaire 

L’agroalimentaire est un des rares secteurs où l’on est quasi sûr de décrocher un emploi au sortir de la formation. On recrute quasiment sans temps mort. L’enquête BMO de Pôle emploi fait état de 57.000 projets de recrutement pour 2017. Compte tenu du déficit d’attractivité, tout ne sera pas concrétisé. 

 

 

Pour se faire une idée des métiers et des possibles sur le local, le mieux est de participer à des journées portes ouvertes ou à des jobs dating comme ceux que le CFIA de Rennes organise assez régulièrement. Le site Jobalim.com est une bonne source d'information pour savoir ce qui se passe dans votre région.

La demande actuelle porte sur les conducteurs de ligne, opérateurs de fabrication et technico-commerciaux en agro-alimentaire. A l’échelle locale, Pôle emploi est assez régulièrement associé aux campagnes ponctuelles de recrutement (recrutement par simulation notamment, immersion en entreprise). Suivez l’actualité on-line de votre agence et, surtout, épluchez la presse locale.

Se former (quelques écoles) : IFRIA Bretagne, IFRIA BFCIFRIA Paca (IFRIA en région), ENIL Besançon, GRETA GPI2D Paris, AFPA de Morlaix, EPLEFPA du Périgord, CFPPA Perpignan (66), ENILS (alternance industrie du lait), ISFFEL, ISBA, CFA La Germinière Le Mans, MFR Moirans (38), EPLEFPA l’Oisellerie (16), CPCTA Paris (inter, intra)...

Bâtiment

L'une des conséquences de la longue crise du bâtiment est l'effondrement des effectifs d'apprentis.

 

Avec la reprise des chantiers, le problème est maintenant de trouver des candidats pour prévenir une grave pénurie de main d'oeuvre, car les jeunes ne sont pas du tout au rendez-vous. "On ne voit plus de jeunes" se plaignent les patrons...

 

De leur côté, les CFA du BTP font état de demandes pressantes d’entreprises qui se disent prêtes à signer des contrats d’apprentissage. Les PME et TPE artisanales ont du mal à trouver des couvreurs, des carreleurs, des électriciens, des peintres, des soliers-moquettistes et des charpentiers.

Dans le gros oeuvre, on recherche des coffreurs-bancheurs, des maçons. De toute façon, il faut aller de l’avant. Plutôt qu’un CV qui ira se noyer dans la masse, pourquoi ne pas aller à la rencontre des professionnels, sur les chantiers notamment. La démarche est souvent payante. L’ouvrier qui débauche à 16h00 sera la plupart du temps sensible à votre démarche. Il peut vous désigner le contremaître qui lui vous mettra, qui sait, en contact avec le chef de travaux qui s’occupera du reste. Ce dernier préfèrera d’ailleurs vous trouver à la porte du chantier avant 8h00, d’attaque et de bonne humeur.

On peut aussi profiter d’une période de chômage pour se perfectionner ou élargir son champ de compétences. L’autre solution pour bénéficier d’un parcours emploi-formation est de frapper à la porte de l'un des nombreux Groupements d’Employeurs pour l’Insertion Qualification du BTP (ex GEIQ BTP Savoie, GEIQ 24). Le territoire est assez bien maillé (environ 50 GEIQ BTP).

Se former (quelques écoles) : IFRB (national), CFA BTP La Roche-sur-Yon (85), GRETA DijonCentre Gustave Eiffel (un CFA hors les murs)CFA Saint-LambertCFA couverture-plomberie d’Alforville (94), BTPCFA Nord-Pas-de-Calais, CFA BTP 44CCA BTP (Un réseau de 103 CFA répartis sur tout le territoire)Greta AquitaineIFBTP Rhône-Alpes, LMB Felletin (23), ITEDEC 78, Compagnons du Tour de France Lyon, Formation BTP (Dom 97), Greta de NantesGRETA BTP d’Aubervilliers (93), GRETA GEPS (75), BTP CFA Coutances (50), BTP CFA Blois (41), Lycée Laplace de Caen (14), Greta Var MedCLPS Bretagne, Pays de Loire, CFA Unicem (métiers des carrières, matériaux de construction)AFPA Niort, AFPA Verdun, Aleo St-Nazaire (formations CACES, travaux sur cordes), Atibat (désamiantage), Juralternance (CFA d’insertion serrurerie-métallerie), Lycée Haroun Tazieff (CFA du bois, charpente, systèmes constructifs en bois 40), Ecole de production la Giraudière (69) (métallerie), GRETA GPI2D ParisGRETA MTI 93 (installation sanitaire et thermique)..

Construction nautique et navale

La tendance est particulièrement favorable, tant dans le nautique que dans le naval. Chez Bénéteau par exemple, on recrute une centaine d’opérateurs pour faire face à la croissance. Les centres de formation spécialisés de Loire-Atlantique sont sur la brèche.

L’intérim de proximité peine aussi à trouver du personnel qualifié, et même non qualifié, comme à Saint-Nazaire. Il ne faut pas oublier que, sur les grands chantiers, les savoirs se transmettent encore de l’ouvrier qualifié vers le nouvel ouvrier récemment embauché.  

 

 

Les chaudronniers, soudeurs, opérateurs composites (fibre de verre/résines polyester, stratification au contact, infusion sous vide), stratifieurs-drapeurs, tuyauteurs, charpentiers métalliques, menuisiers agenceurs de bord trouveront à s’employer rapidement. Se former est impératif. Et les écoles ne sont jamais très loin des chantiers. L’AFPA, les Greta, les CFA proposent des formations gratuites et rémunérées…Une école comme l’INB propose d’ailleurs pas mal d’offres d’emploi sur son site. Il faut savoir saisir les opportunités qui se présentent, car la période est favorable. Ainsi, les mordus de voile peuvent se former au métier d’ouvrier-voilier aux Ateliers de l’Enfer.

Se former (quelques écoles) : AFPA Pointe Rouge, Caen, Laval, Auray, CFA Campus de la Seyne-sur-mer,  Greta Loire-Atlantique Olonne-sur-mer (85), Institut des Ressources Industrielles Lyon, Lycée de la mer Gujan-Mestras 33, LP Tristan Corbière Morlaix (29), LP Rosa Luxemburg Canet-en-Roussillon (66), LP Emile Zola Hennebont (56), LP Jean Moulin Plouhinec (29), LP Vaillant Saint-Junien (87), LPR Chenevières Malézieux Paris, Voile impulsion Marseille, INB Concarneau, Port-la-Forêt, Villefranche-sur-mer (Maintenance nautique), Greta Bretagne Sud Lorient,  Ateliers de l’enfer Douarnenez (29), IUT de Lorient, CFAI Poitou-Charentes (soudage, tuyautage, chaudronnerie).

A signaler aussi !

  • Formation de menuiserie en construction nautique et de stratifieur multiprocédés en matériaux composites (AFPA de Caen).
  • Formation de préparateurs de voiliers de course (AFPA d’Auray).
  • L’ISPA Alençon (61) propose des formations en composites.
  • L’ASF Formation la Glacerie (50) forme au métier de drapeur.
  • La CCI de Perpignan propose un CQP de menuisier agencement nautisme (l’AFPA d’Auray (56) et Rochefort (17) également).
  • Formation d’opérateur composites haute performance : AFPA d’Auray (56) en partenariat avec CDK technologies
  • Formation en charpente marine, voilerie et sellerie marine ouverte aux demandeurs d’emploi : Les ateliers de l’enfer Douarnenez (29). 
  • Des Bac Pro en maintenance nautisme en alternance sont proposés à Sète, Concarneau, Olonne-sur-Mer, la Rochelle, LP l’Estaque Marseille…

Transport routier de marchandises

Paradoxalement, alors que le secteur du transport traverse une période difficile, il est urgent de relancer l’apprentissage pour prévenir une grave pénurie qui serait préjudiciable à notre économie. La profession est vieillissante et le métier suscite moins les vocations que par le passé.

Or, les recrutements ont repris un peu partout et l'on constate déjà une situation pénurique dans des régions comme les Hauts-de-France, la Normandie, la Bretagne, la Nouvelle-Aquitaine. Certes, le secteur réagit au coup par coup, avec une prudence extrême, révélateur d’une inquiétude qui persiste, ce qui explique l’abondance de CDD et de missions d’intérim. Mais comme le métier a aussi perdu en attractivité, il y a des postes à prendre, notamment dans les Geiq Transports. Ainsi, le Geiq transports Nouvelle-Aquitaine est mobilisé qui propose trois titres professionnels en partenariat avec les organismes locaux de formation. Ce Geiq a accompagné 120 personnes éloignées de l'emploi ou en difficulté, avec un taux de réussite de 100 %.

Les titulaires du permis C avec FIMO et/ou FCO et carte chrono à jour pourront ensuite déposer leur CV sur Jobtransport.com. Avec le permis CE (anciennement EC) et le CACES, les chances de décrocher un poste augmentent sérieusement. De plus, des places se libèrent car les professionnels n’hésitent pas à aller au mieux disant. Ceux qui sont déjà en poste échangent avec leurs collègues de la route sur les aires de repos. Ils comparent leurs conditions de travail, leurs salaires et se transmettent les bons plans.

Si la cooptation est toujours de mise dans le milieu, on peut recommander le site du SITL et sa rubrique actu marché, ainsi que les mensuels France Routes et l’Officiel des transporteurs qui relaient les offres d’emploi. Sur les sites web des entreprisesle pire côtoie le meilleur. Il y a deux raisons à cela. Les transporteurs sont confrontés au turnover et leurs services RH ne figurent pas parmi les plus réactifs. De plus, ils ont l’habitude de fonctionner avec leur réseau. A noter que beaucoup de transporteurs n’ont même pas de site web. 

Se former (quelques écoles) : L’AFPA propose des formations préparant au titre de Conducteur du transport routier de marchandises sur porteur ou conducteur du transport routier de marchandises sur tous véhicules (permis EC) (AFPA de Loudéac en tête). Il existe bien sûr des spécialités (matières dangereuses etc…). Outre le CAP conducteur routier de marchandises en alternance, Le CFA ISA Saint-Affrique (12) propose une nouvelle formation qualifiante de technicien du transport routier, ainsi qu’une formation de technicien supérieur du transport routier (Titre de niveau III) également en apprentissage.

Promotrans, AFPA de Loudéac (22), AFTRAL, ECF, CNFCE, CFA ISA Saint Affrique (12), Forget Formation

A signaler aussi le manque de chauffeurs de car scolaire. N'hésitez pas à consulter nos fiches sur la version en ligne.