Publié le 30/10/2017

Les métiers qui recrutent : Maroquinerie, c'est le moment de se former !

Les métiers qui recrutent : Maroquinerie, c'est le moment de se former !

Par Rémy Dreano.

 

La maroquinerie de luxe est en plein essor, comme en témoigne l’ouverture de nouveaux ateliers-usines un peu partout en France depuis trois ans.

Après avoir inauguré la nouvelle manufacture d’Héricourt en Haute-Saône, bâtie sur une ancienne friche textile, le groupe de luxe Hermès vient d'annoncer la création de deux nouveaux sites de production, le premier à Saint-Vincent-de-Paul dans les Landes et le deuxième à Montereau-Fault-Yonne en Seine-et-Marne. 500 emplois sont attendus pour 2020. Et la maison Hermès n'est pas la seule à ouvrir des ateliers...

2017 est particulièrement fertile en bonnes nouvelles puisque la maison Longchamp (900 salariés) a elle aussi annoncé l’implantation d’un nouvel atelier-école à Pouzaugues dans le Choletais, dont l'ouverture est prévue en 2018. Cette dernière est déjà implantée à Segré en Vendée, à Rémalard dans l’Orne, avec deux ateliers-écoles à Ernée et à Château-Gontier en Mayenne. A signaler aussi le succès de la Maroquinerie du Puy dont les effectifs sont passés de 11 à 200 salariés en six ans. Réinstallée à Chaspuzac en Haute-Loire depuis l’année dernière, l’entreprise prévoit de recruter 80 personnes d’ici à 2019. 

Si nous importons des valeurs du continent asiatique pour notre approvisionnement, nous exportons largement vers Hong-Kong, Tokyo, New York, Singapour, Séoul, avec de confortables marges, grâce notamment à nos entreprises du luxe qui servent de locomotive à la filière cuir dans son ensemble. Si des ateliers, considérés hier comme perdus, ont pu renaître et recréer des emplois en réalisant un chiffre d’affaires à l’export de plus de 50%, c'est que les grands noms du luxe misent dorénavant sur le Fabriqué en France. Dans le milieu de la mode et du luxe, où les secrets sont jalousement gardés, il est rare que l’on dévoile les lieux de fabrication et les petits ateliers qui ont signé des contrats d'exclusivité sont tenus au silence. Certains ateliers n'ont même pas de site web, ceci expliquant sans doute cela.


Mais avec l'arrivée des millénials qui bousculent les codes du luxe sur la toile, ce culte du secret offre moins d'intérêt. Aujourd'hui, pour doper les ventes, on mise de plus en plus sur le storytelling qui promeut les valeurs, le savoir-faire des petites mains qui s’activent au coeur de nos territoires, plus que sur l'objet de convoitise lui-même. Si la vogue du Fabriqué in France est une réalité, il faut quand même habiller et scénariser cette réalité. En communiquant sur les territoires où l'on fabrique ces objets de convoitise, on peut aussi faire d'une pierre deux coups et susciter des vocations chez celles et ceux qui veulent rester au pays.

Avec 170 entreprises et près de 18.500 salariés, la maroquinerie peine encore à séduire les jeunes, d’où l’idée de reconvertir des salariés de l’habillement au chômage et de les former directement sur les sites de production. Les ouvrières très qualifiées étant une denrée rare, on compte maintenant sur elles pour transmettre les savoir-faire.  

Malgré cela, la profession s’inquiète à juste titre d'une possible disparition des savoir-faire. Avec l'ouverture de tous ces nouveaux ateliers-usines, on ne peut pas miser seulement sur les ouvrières et il faut mettre les bouchées doubles pour former les nouvelles cohortes. Un constat qui a poussé le Groupe de luxe LVMH à créer un Institut des métiers de l’excellence, ouvert aux jeunes talents de 16 à 26 ans, une occasion de préparer le CAP maroquinerie avec des perspectives réelles en sortie. Les grands noms de la maroquinerie ont noué des partenariats avec différentes écoles comme La Fabrique à Paris, les Compagnons du Devoir à Pantin (93), ou encore l’École Boudard de Béthoncourt (25).

D'autres écoles sont prêtes à vous accueillir...

http://conseilnationalducuir.org/guide/annuaire