Publié le 06/07/2022

Chasseur de jobs, un métier émergent ?

Chasseur de jobs, un métier émergent ?

Par Rémy Dreano.

 

Dans un récent article, nous évoquions le risque d'un phénomène de grande démission accentué par le climat d'incertitude qui règne dans le pays avec la guerre en Ukraine, le retour de l'inflation et le spectre d'une nouvelle crise économique à l'automne.

Une enquête récente publiée sur la Newsroom de Malakoff Humanis tire la sonnette d'alarme sur l'état de la santé mentale des actifs de moins de 30 ans. Un tiers d'entre-eux auraient pris un arrêt de travail au moins une fois en mars dernier. 14% de ces arrêts seraient dus au stress, à l'anxiété, au burn-out ou bore-out. Clairement, le climat psychologique chez les jeunes n'est pas bon. Avec la dégradation des conditions de travail, les salaires qui ne suivent pas, les bullshit jobs, l'envie de démission est forte. Chez Reporterre, on parle même d'une révolution silencieuse qui se propage, une "révolution sociétale", source de menace pour l’économie française". 

Une autre enquête réalisée l'année dernière par un institut de sondage pour le compte de la CFDT portant sur l'état d'esprit des salariés un an après le début de la pandémie soulignait le grand désarroi et la grande lassitude qui gagnent les salariés. Cette dernière montre qu'un tiers des sondés ont vu leurs conditions de travail se dégrader au fil des mois, notamment ceux qui travaillent dans les structures recevant du public. Les salariés du transport routier, des services, de la distribution et du commerce, ainsi que les salariés des TPE seraient davantage concernés. Les femmes seraient également plus nombreuses à ressentir de la lassitude, de l'inquiétude et une dégradation de leur état psychologique.

On le sait, certains travailleurs, dit de 2ème ligne, ont craqué après avoir été applaudis durant le premier confinement. Le sentiment d'abandon n'en a été que plus vif pour ceux-là. D'autres ont réalisé que leur métier était vide de sens ou simplement, que leur rapport au travail s'était modifié. Parmi ceux-là, il y a aussi des premiers de cordée qui se vivent comme les dindons de la farce.

On sait encore peu de choses sur l'état d'esprit de ceux qui ont perdu leur emploi ou quitté leur entreprise durant la crise sanitaire. On le sait, rechercher un job a toujours été une charge mentale, plus ou moins bien supportée selon le tempérament de chacun. Certains se sont mis en pause ou ont sollicité un thérapeute, d'autres se sont tournés vers un prestataire de bilan de compétences pour élaborer un nouveau projet. Quid des autres ?

On parle peu des cadres, ces soit-disant "privilégiés". Beaucoup de cadres en recherche d'emploi se disent mentalement épuisés. Certains seraient même prêts à recourir à des tiers pour prospecter à leur place pour alléger leur fardeau et leur charge mentale. Julien Morisson, fondateur du cabinet BE et Jean-Christophe Roche, tous deux co-fondateurs de Chasseur de Job, sont les premiers à avoir ressenti ce besoin. Ce cabinet d'un nouveau genre offre ses services à des cadres et dirigeants à bout de force. Le modus operandi s'apparente à celui du chasseur d'appartements. Ici pas question de bilan de compétences obligatoire (il peut toutefois avoir été réalisé en amont), le chasseur de job se focalise sur le poste qui vous intéresse, se chargeant de détecter les offres et de s'occuper des démarches préliminaires et des prises de contact avec les recruteurs, le tout avec la promesse de vous le trouver en 3 mois, la commission n'étant due qu'en cas de succès. Le cabinet Chasseur de job recrute.

"Nous avons eu rapidement des questions et des demandes dès l'ouverture de notre site web. Pour y répondre, il nous faut rapidement trouver des chasseurs de job et les former à l'utilisation de nos outils. On peut exercer ce métier à temps plein ou à temps partiel. Nos chasseurs doivent avant tout avoir une expertise d'un ou plusieurs secteurs et surtout une très bonne connaissance de leur territoire, bassin d'emploi" précise Julien Morisson.

Ce métier émergent a-t-il un avenir ?. Il est trop tôt pour le dire...

La situation est grave mais... pas désespérée  ! pour reprendre le titre du film de Jacques Besnard. C'est pourquoi on ne saurait que recommander à chacun de bien profiter de l'été pour se reposer, se détendre avec ses amis ou en famille et surtout, se vider la tête...

Nous aurons tous besoin de toutes nos forces pour affronter la rentrée avec plus de solidité et de sérénité.

Bonne vacances à tous !

 


Retrouvez dans la rubrique –MÉTIERS ÉMERGENTS– du Guide des ressources emploi les métiers apparus suite à des innovations technologiques ou à l’invention de nouveaux usages. À l'heure de la publication de cet article, plus d'un tiers des 189 fiches du guide ont cette rubrique renseignée.