La pandémie a bouleversé nos vies et celle de nos entreprises, à commencer par les services RH qui sont déjà dans le monde d’après. Le télétravail va s’inscrire durablement dans notre mode de vie et le full remote fait moins peur.
La transformation du travail d’observe déjà sur le terrain. Ainsi, dans le secteur de la mode luxe, on a vu les présentations de collections basculer en mode digital. Certes, on reviendra vite aux grands shows, mais sans doute moins qu’avant. Selon une étude récente, 76% des clients du luxe font aujourd’hui leurs emplettes sur le web. Avec un coup de pouce de la blogosphère et les outils de techno-marketing du moment, une jeune marque de luxe peut se forger un nom et se faire une place au soleil en moins d’un an.
« Inconcevable, il y a peu… »
En réaction, des grandes maisons de luxe, pourtant habituées à cultiver la discrétion, se sont mises au digital tout en conservant les codes du luxe, un choix de stratégie omnicanale qui les amène à commercialiser sur des sites marchands comme Net-a-Porter.
« Inconcevable, il y a peu… »
Les échanges sur internet se sont intensifiés depuis le début de la crise sanitaire. Mais l’interconnexion des réseaux, le nomadisme, ont sensiblement accru les risques de malware, spyware, d’intrusion et de hacking. Garantir la confidentialité et l’intégrité des données exige des moyens accrus pour permettre d’endiguer l’explosion des cyberattaques et le vol des données. Plus que jamais, les entreprises ont besoin d’experts capables de concevoir et d’évaluer la sécurité d’un système d’information. Conscientes de la rareté de cette expertise, certaines entreprises ont préféré prendre une cyberassurance.
« Inconcevable, il y a peu… »
Comme on le voit, la pandémie est un accélérateur de tendance.
L’autre accélérateur de tendance, c’est la transition énergétique. Parfois, les grandes décisions se télescopent produisant des effets inattendus. Ainsi, dans l’automobile, l’UE veut imposer le « zéro émission » en 2035, un défi pour les constructeurs français. Il faudra d’ici là parvenir à réduire le coût des batteries lithium-ion, équiper le territoire de bornes de recharge rapide en nombre suffisant, reconvertir les usines et rassurer les acheteurs. Ce n’est pas tout, car la feuille de route de la grande transition vers l’électrique va certes créer de nouveaux emplois, mais elle va en détruire beaucoup d’autres. Il faudra reconvertir les salariés des usines concernées, former des réparateurs de véhicules électriques.
RTE, société qui gère le réseau de transport d’électricité, alerte sur les besoins futurs invitant le gouvernement à miser à la fois sur le nucléaire et sur les énergies renouvelables. La flambée des prix de l’électricité change en effet la donne pour l’avenir du nucléaire français. Lors de la présentation de son plan d’investissement France 2030, Emmanuel Macron a parlé d’un investissement d’un milliard d’euros dans les SMR (Small Modular Reactors), des petits réacteurs nucléaires modulaires. Faut-il y voir un retour en grâce du nucléaire ?
« Inconcevable il y a peu… »
Ces transformations brutales ne sont pas non plus sans conséquences sur l’état d’esprit des salariés. Le rapport au travail et à l’entreprise change. Beaucoup de salariés mis au chômage partiel ou au chômage tout court ont choisi de se reconvertir, pas forcément là où on les attendait. On a vu des diplômés de grandes écoles, des traders, des cadres supérieurs tout plaquer et passer un CAP pour devenir néo-agriculteur, néo-artisan, boulanger. L’insécurité matérielle n’est plus un obstacle, les priorités ont changé pour ceux-là.
« Inconcevable il y a peu… »
Nous ressentons le besoin de comprendre ces phénomènes et d’en mesurer les conséquences sur l’emploi (métiers pénuriques, métiers émergents). Pour mieux comprendre, il est utile parfois de remonter le temps. Ainsi, savoir pourquoi et comment les activités de facture instrumentale ou de faïence se sont développées en France peut aider à retrouver son propre horizon.
Parmi les métiers émergents, certains vont se développer de manière importante, d’autres vont se fondre dans des métiers établis, voire même disparaître. Il y aura toujours une part d’inconcevabilité.
Le Guide des ressources emploi s’attache à détecter les signaux faibles, à déceler les pistes et à contextualiser les évolutions qui traversent le monde du travail.
Rémy Dreano
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